Bonjour à toutes et tous,
Bienvenue à celles et ceux qui nous ont rejoints récemment ! 👋🏼
Dans cette édition du mois de Juin :
Mes actus — Retour d’immersion dans les rivières et forêts creusoises. Encore quelques vagues du côté du Finistère.
Les inspirations — Des Megaphones en forêt, les sculture sonores de Pinuccio Scola, le collectif Micro-sillons
Le carnet de route — Un stéthoscope pour écouter le monde
MES ACTUS
La Creuse
J’ai eu l’opportunité de découvrir le sud de la Creuse, où j’ai enregistré une palette de textures sonores orientées autour de l’eau et de la forêt. J’y ai également réalisé des vidéos contemplatives de différents sites naturels — un travail encore en cours de finalisation et non publié pour l’instant.
Quelques jours sur le terrain m’ont permis de m’immerger pleinement dans les ambiances forestières et fluviales de cette région aux senteurs humides et aux sonorités rafraîchissantes.
L’un des objectifs était aussi de concevoir une boucle à vélo accessible à toutes et tous. Pour cela, j’ai réutilisé des chemins et pistes balisés afin d’imaginer un parcours cohérent.
J’espère pouvoir vous en dire plus et partager ce travail le mois prochain, une fois validé par le client. 🤫






Extrait de textures sonores 🎧
Presqu’île de Crozon — 3ème vague
Retour chez Delphine et Philippe — à Philadelphia, en Finistère — pour peaufiner mon flow sur l’eau et poursuivre un travail entamé l’année dernière autour de l’enregistrement des paysages sonores de la presqu’île de Crozon.
Jamais 203, alors me revoilà, cette fois avec du matériel de meilleure qualité et une envie intacte de continuer cette exploration sensible de ce bout de terre bretonne.
J’ai créé une petite carte interactive sur laquelle vous pouvez écouter directement quelques enregistrements fait l’année dernière.
👉🏻 Cliquez sur la carte pour découvrir ces points d’ouïe !
LES INSPIRATIONS
Des mégaphones en forêt
Ce projet remonte déjà à quelques années, mais j’avais très envie de vous le partager aujourd’hui.
C’est une approche (re)créative, conçue pour passer du temps au cœur de l’environnement naturel, en éveillant le corps au pouvoir de l’écoute.
Une architecture en bois, posée là, en pleine forêt, pour amplifier les sons du vivant.
Un abri pour se reposer… ou se réfugier si la pluie s’invite.
Une invitation à la contemplation, à l’écoute.
Une scène ouverte pour accueillir des événements.
Une expérience sensorielle à ciel ouvert, à vivre seul·e ou à plusieurs, sur la même longueur d’onde :)
Immersion sensorielle (l’oreille comme porte d’entrée vers la nature)
Architecture légère, réversible et biosourcée
Usage pluriel (pause, observation, médiation culturelle, micro-événement)
Ce qui a motivé ces jeunes étudiant·e·s créatifs : le fait que 45 % du territoire estonien est couvert de forêts. Un récit territorial authentique, une expérience aussi simple qu’unique.
Et en France alors ?
Qu’aimerions-nous donner à entendre ? Quelles voies pourrait-on amplifier ? Quelles sont les histoires de nos littoraux? De nos campagnes, nos villages, nos bocages, nos vallées, nos plaines,… ? Comment faire émerger ces singularités dans un parcours sensible de découverte d’un territoire ?
Vous l’aurez sans doute remarqué : cette installation artistique illustre la couverture de cette newsletter.
Ce projet incarne parfaitement une partie de ma vision que j’appelle : se mettre à l’écoute de nos paysages 🌿
Musée Pinuccio Sciola
À San Sperate, en Sardaigne, l’ancien verger familial de l’artiste s’est transformé en jardin sonore à ciel ouvert. Le Giardino Sonoro, comme on l’appelle, est un lieu à part.
Ici, les sculptures ne se regardent pas seulement, elles se touchent, elles s’écoutent.
Des blocs de basalte et de calcaire — striés, creusés, façonnés par la main de Pinuccio Sciola — deviennent des pierres vivantes. Des pierres sonores.
Il suffit de les effleurer pour qu’elles se mettent à chanter.
Des harmoniques profondes surgissent : parfois comme une harpe, parfois comme un gong lointain, parfois comme un chœur venu du fond des âges.
Un lieu à expérimenter avec le corps tout entier.
Un espace où la matière devient vibration.
Un autre rapport au minéral…
Le visiteur n’est donc plus simple spectateur, mais musicien d’un paysage où l’art dialogue avec la nature et la mémoire locale.
Note pour plus tard : Allez sur site pour tester 🪨…
Micro-Sillons
Le mois dernier, j’ai découvert le collectif Micro-Sillons, une association d’artistes qui créent des documentaires et des paysages sonores.
Leur parcours sonore de la carrière du parc m’a particulièrement marqué. Il incarne exactement ce que j’essayais d’exprimer plus haut : donner la parole aux voix locales, à une diversité d’intervenant·e·s — habitants du lieu, scientifiques, artisans, historien·ne·s — qui racontent ensemble, en chœur, l’histoire sensible et plurielle d’un marqueur du territoire.
Un contenu sonore singulier, à la fois ancré, vivant et accessible.
Disponible directement sur le site de la carrière, il est aussi disponible en ligne via le site internet de la mairie.
Une belle manière de faire entendre un lieu autrement :)
LE CARNET DE ROUTE
J’ai redécouvert la notion de soin à travers les travaux de Cynthia Fleury, il y a quelques mois. Je ne sais plus très bien si c’était avant, pendant ou après la dernière — ou bien la toute nouvelle — itinérance que mon grand-père à emprunter. Il était médecin en campagne, dans la Drôme. Il avait perdu l’audition depuis de nombreuses années, au point qu’il semblait lire sur les lèvres de ses interlocuteurs. Il fermait les écoutilles quand il n’en avait pas — ou plus — l’envie.
Ses appareils auditifs étaient si sensibles qu’un effet Larsen se faisait parfois entendre, strident, lorsqu’il mettait son casque pour amplifier encore davantage.
Lui qui adorait les concerts de musique classique… On montait parfois le son du téléviseur d’un cran sec, pour espérer y saisir quelques variations de Mozart. Et puis, si le son ne parvenait pas à entrer — qu’importe — il y avait l’émotion des visages, les gestes, les corps en mouvement des musiciens sur leurs instruments.
Je garde en mémoire une sieste sans pareille, par un après-midi d’été, à l’étage de la maison. J’entends encore, dans ce souvenir, un concerto en fond sonore, accompagné d’une reproduction du Déjeuner des canotiers de Renoir accrochée au mur. Le chant des cigales traversaient le carreau de la fenêtre. J’étais dans le gaz…
Ces cycles mélodieux raisonnent toujours comme un hymne champêtre, loin du méli-mélo, une vie bucolique, bref, une méli-mélancolique…
Cet objet me replonge aussi dans les souvenirs d’injection de vaccin, ou encore d’auscultation après un petit bobo ou lors d’un contrôle de routine. Il arborait alors ce stéthoscope autour du cou avant de s’approcher de moi, installé sur la table d’examen. Embouts dans les oreilles, il saisissait la membrane pour l’appliquer délicatement sur ma poitrine, au niveau du cœur, puis des poumons. Sa respiration se synchronisait parfois avec la mienne, dessinant dans ma mémoire une symphonie douce, lente et réconfortante. Il m’écoute.
Tendre une capsule sensible d’un côté, pour écouter les vibrations de l’autre. Faire lien, simplement — vous me voyez venir.
Bien plus tard, j’ai fait le rapprochement : mon microphone et mon casque ne sont rien d’autre que des instruments acoustiques similaires, destinés à amplifier le monde pour mieux l’entendre.
Mon grand-père m’a transmis un certain savoir-vivre, une forme de légèreté dans le rapport au monde — du moins, dans la période où je l’ai connu. Il traversait, de jour comme de nuit, les chemins escarpés d’Ardèche et de la Drôme, pour se rendre sur les lieux d’accidents le long de l’A7.
Il a incarné ce rôle de modèle ordinaire, empreint de bonté, apprécié de tous, soignant plusieurs générations de familles.
Alors, comment incarner ce l’on nous transmet? Comment prolonger ses actions dans le monde d’aujourd’hui?
“Avec des aléas climatiques plus fréquents et plus intenses, des sociétés de plus en plus exposées et vulnérables, il se dessine un cycle, une boucle négative qui aggrave les risques de catastrophes. Le défi est maintenant de sortir de cette boucle négative et de construire une boucle vertueuse.”
B.A.-BA du climat et de la biodiversité, publié par le CNED.
Voilà, un bout d’histoire de la naissance du Cyclaudio, qui continue de rouler sa bosse jusqu’à temps de boucler la boucle. J’avais envie de le raconter dans ce carnet de route/journal de bord. C’est chose faite 😌
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Voilà, c’est tout pour ce mois-ci!
Si vous avez des envies de collaborations, des suggestions d’amélioration, des mises en relation à proposer, des idées à partager ou simplement envie de dire bonjour, n’hésitez pas :) 👇🏻
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Merci d’avance👇🏻
Bonne route et bonne écoute,
Florent